Le mercredi 9 novembre 2022, la Commission des affaires culturelles et de l'éducation s'est réunie autour de l'audition conjointe de M. Édouard Geffrey, directeur général de l'enseignement scolaire, M. Christophe Peyrel, haut fonctionnaire adjoint de défense et de sécurité du ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse, M. Alain Seksig, secrétaire général du Conseil des sages de la laïcité et Mme Isabelle de Mecquenem, chargée de mission pour la formation et la communication auprès du Conseil sur la laïcité à l’école.
Merci Madame la Présidente,
Monsieur le Directeur Général,
Monsieur le Haut Fonctionnaire,
Monsieur le Secrétaire général,
Madame de Mecquenem,
Le décès de Samuel Paty, nous a tous bouleversés. Ce moment dramatique a permis de mettre en lumière la solitude de beaucoup de professeurs face aux atteintes à la laïcité dont ils sont témoin. Il a aussi permis la mise en place d’un certain nombre de mesures par le ministre de l’Éducation Nationale, comme la formation des personnels. Pour autant, 2 ans après, ces atteintes sont en hausse dans les établissements scolaires et seulement 130 000 enseignants ont été formés sur le sujet. Dans une interview donnée à France info, il y a un mois, le secrétaire national du syndicat enseignant SE-Unsa détaillait que « 74% des enseignants qu’ils avaient interrogés n'avaient pas bénéficié de formation initiale aux principes de laïcité. Et 94% n’ont jamais eu de formation continue ».
La formation des enseignants mais aussi d’autres personnels, comme les surveillants ou les CPE, est pourtant un enjeu fondamental pour éviter l’auto-censure et leur permettre de répondre de façon adéquate aux comportements de certains élèves. Il est ainsi nécessaire que ces sessions de formation soient rapidement accessibles au plus grand nombre et adaptées en fonction des remontées du terrain.
Ainsi, quels sont vos retours sur cette première vague de formations ? Comment permettre à tous les enseignants qui le souhaitent d’y avoir accès ?
Par ailleurs, plusieurs éléments peuvent être à l’origine de l’augmentation de ces atteintes à la laïcité, il est en effet question de la responsabilité des réseaux sociaux, mais il est aussi important et utile de s’intéresser au sujet de la mixité sociale et de la pauvreté.
En raison du caractère interministériel de ce sujet, travaillez-vous avec vos homologues au secrétariat d’État du numérique ou encore au ministère des solidarités et avez-vous des pistes d’actions communes sur la laïcité ?
Enfin, je souhaite rappeler, chers collègues, que le mot « laïcité » n’est pas le synonyme d’«islamophobie » ni d’aucune forme de haine envers les religions. La laïcité est synonyme du respect des droits et des personnes. La laïcité n’est pas fondée sur l’exclusion. Bien au contraire, la laïcité est la condition même de la cohésion.
Instrumentaliser la laïcité c’est avant tout la desservir en entrainant son rejet.
Je vous remercie.