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Manque de personnel médico-social, moyens des universités, mes interventions en commission

inakiechaniz

Dernière mise à jour : 29 sept. 2022

La Commission des affaires culturelles et de l’éducation s’est réunie à plusieurs reprises la semaine derniere. D’abord autour de l’audition de Monsieur Edouard Geffray, directeur général de l’enseignement scolaire, que j’ai pu interroger sur le manque de personnel médico-social dans nos écoles :


"Monsieur le directeur général,


Au-delà de la problématique du recrutement des enseignants, notre école est confrontée depuis de trop nombreuses années à une pénurie du personnel médico-social.


Aujourd’hui, en France, on compte seulement :


- Un médecin scolaire pour 12572 élèves, en baisse de 20% depuis 2013

- Un·e infirmier·e pour 1300 élèves

- Un·e psychologue pour 1600 élèves contre une moyenne européenne d’un pour 800

- Un·e assitant·e social·e pour 5000 élèves


Ces personnels sont des chevilles ouvrières de nos établissements, travaillant souvent dans l’ombre et la discrétion en collaboration avec les équipes de directions, les CPE et les enseignants.


Ils sont essentiels dans la protection de l’enfance, la prévention des conduites à risques, l’éducation à la santé et à la sexualité, l’accompagnement des familles, l’amélioration du climat scolaire et l’accompagnement des équipes. Un établissement ne peut correctement fonctionner que s’il peut s’appuyer sur un pôle médico-social.


Mais aujourd’hui ces personnels sont absents, ici aussi par un manque d’attractivité salariale et par un manque de reconnaissance et de moyens d’action.De nombreux établissements se mobilisent à chaque rentrée, mais rien n’y fait. Pendant ce temps, les missions reviennent à des personnels dont ce n’est pas les métiers ni la responsabilité et qui ne peuvent, de fait, se consacrer pleinement à leurs missions.


Je l’ai dit ici la semaine dernière, Yaël Braun-Pivet a annoncé la création d’une délégation aux droits de l’enfant. C’est une bonne nouvelle pour la protection de l’enfance. Pour autant, cette situation de carence met en danger quotidien les enfants victimes de maltraitance et fait reposer sur les autres personnels, notamment les CPE et vie scolaire cette responsabilité : un signalement à l’ASE n’est jamais une décision anodine ni pour les enfants concernés ni pour les personnes qui le réalisent.


À cela s’ajoute des milliers de postes d’AESH vacants qui ne permettent pas de répondre aux notifications de la MDPH et laissant de trop nombreux enfants et enseignants en difficulté.

Statut précaire et rémunération insuffisante sont au cœur de cette pénurie.


Ainsi, au vu de cette situation de crise, quels sont vos axes de travail et objectifs concernant l’action sanitaire et sociale et votre politique de scolarisation des élèves présentant un handicap ou un trouble invalidant de la santé."



Puis, à l’occasion de l’audition de la ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche, Sylvie Retailleau. Je l’ai interpellée sur la nécessité d’abonder rapidement les crédits aux universités afin d’empêcher leur fermeture faute de moyens :


« Madame la ministre,


En juillet dernier, dans le cadre du PLFR [projet de loi de finance rectificative], je défendais avec mon groupe la nécessité d’abonder de 40 millions d'euros les crédits aux universités afin de couvrir la hausse du coût de l’énergie estimé à l’époque à 70 millions d'euros pour 2022. Cet amendement a été balayé d’un revers de la main par le gouvernement et la majorité.


Aujourd’hui, nos universités vont devoir fermer et renvoyer les étudiants en distanciel. Les laboratoires de recherche pourraient stopper l’activité de certains équipements, comme le synchrotron Soleil, fleuron de la recherche française, et les budgets seront votés en déficit faute de ressources suffisantes.


Nous vous avions prévenu, nous aurions pu anticiper. Maintenant, nous sommes au pied du mur et nous regrettons bien sincèrement de devoir en arriver là pour réagir, pour que vous réagissiez. J’ai bien entendu votre réponse globale, mais au vu de l’urgence pour nos universités, pouvez-vous nous dire de quel montant allez vous abonder les crédits ? »




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