Dans la nuit du 11 octobre, avec mes collègues socialistes nous avons voté contre le projet de loi de programmation des finances publiques. On vous explique pourquoi :
1. La trajectoire proposée par le gouvernement mettrait en danger l'activité économique en prévoyant une réduction trop rapide de la dépense alors que notre pays doit faire face à la crise énergétique et l'inflation. Selon le FMI, un tiers du monde sera en récession en 2023.
2. Les efforts demandés aux administrations de sécurité sociale amèneront à une réduction réelle de l'objectif national de dépenses d'assurance maladie en tenant compte de l'inflation à hauteur de -0,6% dès 2023. Moins de moyens pour l'hôpital, déremboursements, fin du Segur !
3. Les collectivités locales sont soumises à un plan d'austérité qui limite la hausse de leurs dépenses de fonctionnement à moins de 2 % dès 2025. La loi prévoit un mécanisme de sanction en cas de dépassement. C'est sans précédent.
4. Ce projet de loi est établi sur des hypothèses fantaisistes : une croissance potentielle à 1,35 % quand la plupart des instituts prévoient une croissance inférieure (Rexecode 0,3 %, FMI 1 %) et des prévisions d'inflation jugées par le Haut Conseil du financement de la protection sociale "excessivement optimistes".
5. Jusqu'au bout, nous avons défendu une autre trajectoire budgétaire. Nous appelons le gouvernement à présenter un nouveau projet de loi de programmation des finances publiques tenant compte de nos remarques afin de donner à la France un cadre budgétaire crédible pour l'avenir.