Le rejet de la loi Darmanin à l’Assemblée nationale est un soulagement. Éloigné de son ambition initiale en matière de régularisation par le travail, vide de toute ambition en matière d’intégration et réduit à une loi de police des étrangers, ce texte multipliait les concessions à la droite sans jamais la satisfaire dans sa dérive vers l’extrême droite.
Depuis un an, nous alertons sur cette loi qui risquait de n’être qu’un grand mensonge fait aux
Françaises et aux Français. Lors des débats au Sénat et en commission des lois à l’Assemblée nationale, les parlementaires socialistes ont démontré que ce texte ne réglait rien.
Ce rejet un désaveu cinglant pour le Ministre de l’Intérieur, prêt à tout pourvu qu’il ait un texte, et plus largement un échec pour le Gouvernement et sa Première ministre. Le Gouvernement n’a pas de majorité sur ce texte. Le « en même temps » est une impasse et les principes ne sont pas divisibles.
L’expression du Parlement souverain doit être respectée et le Ministre doit en tirer les conclusions qui s’imposent : le retrait définitif de ce texte.
Ce texte est un rendez-vous manqué. Il n’a pas permis la nécessaire réflexion sur les mutations de notre monde et leurs conséquences sur la question migratoire. Les socialistes ont formulé de nombreuses propositions depuis le mois de septembre pour remettre de l’ordre dans le grand bazar de la politique migratoire du gouvernement, pour régulariser par le travail et pour bâtir une politique ambitieuse et globale d’intégration.
C’est par une politique d’immigration respectueuse des droits des étrangers, par des règles claires et des procédures efficaces, par la dignité de l’accueil, par le respect de l’ordre public et social, par une politique volontariste d’intégration, par un dialogue et une coopération renouvelés avec les pays de départ, par des règles multilatérales, que viendra la régulation et la maîtrise des flux migratoires attendues par les Français.
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