Lors des Questions d'actualité au Gouvernement qui se sont tenues cette après-midi, j'ai interpellé la Première Ministre sur la crise du logement qui se cesse de s'aggraver.
À la suite des conclusions du CNR Logement rendues hier, j'ai dénoncé des annonces insuffisantes au regard de l'ampleur de la crise.
J'appelle le Gouvernement à en prendre la mesure et à inscrire le sujet du logement à l’agenda parlementaire via une loi de programmation.
*Seul le prononcé fait foi*
Madame la Première Ministre,
J’aurais pu reprendre mot pour moi la question que j’ai moi-même posée le 26 juillet dernier. J’interrogeais alors les ministres de l’Économie et du Logement sur la spéculation immobilière qui frappe bon nombre de nos territoires.
Depuis...10 mois ont passé et la crise du logement ne fait que s’aggraver. À votre conscience de la situation que le ministre du logement qualifie de « bombe sociale », s’oppose l’inconscience de votre inertie.
L’ensemble des acteurs du logement était suspendu aux annonces du gouvernement dans le cadre du Conseil National de la Refondation sur le logement.
Mais beaucoup de bruit pour rien : vous passez à côté de vos propres ambitions. Si ce CNR a permis de mettre la question du logement au cœur de l’actualité : les réponses que vous apportez sont soit insuffisantes, soit décevantes.
Ce n’est pas le constat d’un simple élu, mais celui d’une majorité d’acteurs : de la Fédération du Bâtiment à la Fondation Abbé Pierre. Difficile d’égaler un tel naufrage.
Construction, rénovation, accès à la propriété, logement social, prix du foncier, mal logement, spéculation et encadrement des meublés de tourisme : les enjeux sont multiples et mériteraient une vraie loi de programmation.
À cela, vous préférez répondre par une kyrielle de nouvelles réflexions, superposées à des rapports, eux même héritiers de multiples concertations. Surtout, à cela vous préférez, sous couvert de ce « plan logement », faire 2 milliards d’euros d’économie, en sacrifiant le Pinel et le prêt à taux zéro, sans proposer d’alternatives efficientes.
Il est temps de prendre vos responsabilités sur ce sujet de préoccupation quotidienne pour les Français. Votre désintérêt favorise les maxi-propriétaires et dessert les plus modestes et les classes moyennes.
Madame la Première ministre, il y a des dossiers qui vous semblent prioritaires : les drapeaux devant nos mairies, la réforme des retraites dont personne ne veut, le contournement toujours plus indécent des pouvoirs parlementaire dont nous aurons encore une brillante illustration jeudi. Si vous mettiez autant d’énergie à traiter le sujet du logement qu’à empêcher les députés de voter, les constats seraient bien différents.
À côté de votre manque de clairvoyance se pose la question de votre cohérence. Le logement occupe une place centrale : pour le pouvoir d’achat des Français, l’accès à l’emploi, l’environnement ! Quand pourrons-nous débattre d’une grande loi au sein de cette Assemblée ?