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Soutien à l'enseignement des langues territoriales

Dernière mise à jour : 27 mai

Ce mercredi, la Commission examinait la proposition de loi de mes collègues du groupe GDR Frédéric Maillot et Steve Chailloux sur l'enseignement des langues régionales en Outre-mer.


J'ai soutenu cette initiative que j'espère être un premier pas vers la reconnaissance et l'enseignement des langues territoriales sur l'ensemble du territoire.



Madame la Présidente,

 

Monsieur le Rapporteur,

 

Cher.e.s collègues,

 

Sur les langues territoriales, je me suis toujours appuyé sur toutes les volontés, que ce soit dans les rangs de la gauche comme au-delà. Il en est une aujourd’hui que le groupe Socialistes et Apparentés soutiendra.

 

Je remercie chaleureusement Frédéric Maillot et Monsieur le Rapporteur pour cette initiative et leur engagement pour la défense des langues territoriales.

 

Nous devons nous engager plus largement sur la question sans en faire une histoire de folklore à travers, par exemple, la ratification de la charte européenne des langues minoritaires, la modification des modalités d'examens qui ne permettent toujours pas durablement la reconnaissance du suivi d’un cursus bilingue, les dotations spécifiques ou l’instauration d’une véritable loi.

 

Nos langues exigent une politique urgente et volontariste d'aide, de soutien et de développement. Il en existe plus de 70 dans notre pays et notamment dans les outre-mer.

 

Ces langues sont d’une richesse exceptionnelle puisqu’elles font partie de notre patrimoine mais en sont également le véhicule. En effet, la langue est un moyen de transmission et de cohésion fort, très fort. Elles sont la porte d’entrée de l’histoire locale, un lien de mémoire collective entre les anciens et les nouvelles générations mais aussi une compétence socio-économique riche.

 

Préserver nos langues territoriales dont l’appartenance au patrimoine français est garantie par la Constitution et leur permettre de continuer à être parlées, comprises, transmises, c’est aussi préserver nos diversités locales, fondations d’une France riche dans son unité.

 

Il convient de ne pas renvoyer dos à dos le français et les langues territoriales comme certains peuvent s'y amuser, les secondes faisant partie du premier et l’ensemble concourant à la richesse de notre patrimoine . Le développement des langues territoriales ne portera jamais atteinte à l’existence du français, bien au contraire. Je vais ici reprendre les paroles de notre collègue Castellani dans l’hémicycle au moment de la discussion de mon amendement au projet de loi d’orientation agricole au sujet des langues territoriales : les langues ne s’annulent pas, elles se multiplient. Si le créole, le basque, le corse ou le breton venait à disparaître, ce ne serait pas uniquement préjudiciable pour les Outre-mer, le Pays Basque, la Corse ou la Bretagne mais pour la France tout entière car ces langues font partie de notre patrimoine commun.

 

La diversité linguistique de la France, la première d’Europe, est une richesse. Parmi toutes celles et ceux qui y sont attachés, les jeunes générations le sont particulièrement. Ainsi, favoriser l’apprentissage des langues territoriales qui plus est au bénéfice de la réussite scolaire est une bonne chose.

 

Nous avons eu, dans le cadre du Groupe d’études Langues et cultures régionales ici à l'Assemblée, l’occasion d’entendre plusieurs jeunes nous parler de leur scolarité en langues territoriales. Leur récit confirme les arguments exposés dans l’exposé des motifs de la présente proposition de loi. Oui maîtriser des langues diverses permet une meilleure réussite scolaire.

 

Nos territoires attendent que l’apprentissage des langues territoriales soit sécurisé par la loi. Nos jeunes générations attendent que l’apprentissage des langues territoriales soit sécurisé par la loi. Nous avons aujourd’hui l’occasion de poser une première pierre, de faire un premier pas vers une reconnaissance et une promotion sur l’ensemble du territoire français de notre diversité linguistique.

 

Et vous savez, et je parle d'expérience, ne pas maîtriser correctement la langue de ses parents et de ses grands-parents du fait d'un défaut d'enseignement mais aussi de l'ombre d'un régime qui en interdisait l'usage est un déchirement comme ne pas avoir l'orthographe correcte de son nom et prénom sur son état civil est un déchirement.


Pour ces raisons, le groupe Socialistes et Apparentés votera pour cette proposition de loi.

 

Je vous remercie, Milesker, Deneri

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