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10 mai 2023 · Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Audition de M. Bruno Lasserre, ancien vice-président du Conseil d’État, auteur du rapport Cinéma et régulation 

Monsieur, 

 

Vous soulevez dans votre rapport un enjeu sur lequel, en tant que député d’une circonscription majoritairement rurale, je ne peux que vous rejoindre : il est primordial de garantir la diversité des œuvres cinématographique et leur diffusion sur l’ensemble du territoire. 

 

Si les multiplex ont concouru à une augmentation globale de la fréquentation dans les cinémas, il faut reconnaître qu’ils ont, dans le même temps, capté une part importante des spectateurs et participé à une certaine uniformisation de l’offre. Cette tendance, défavorable aux cinémas indépendants, s’est accrue par l’explosion des plateformes. Et là-dessus, la crise sanitaire est venue leur donner un coup d’arrêt : depuis, en plus d’une baisse généralisée des entrées, on assiste à une chute de la diffusion des films d’art et d’essai, du fait de leur modèle commercial fragile … ainsi aujourd’hui beaucoup ne survivent plus que grâce à des bénévoles.

 

Mais ces cinémas maillent encore bien tout notre territoire national : à titre d’exemple, dans mon département des Pyrénées-Atlantiques, ce sont 19 des 27 établissements actifs qui sont classés cinémas d’art et essai. 

 

Alors que dans la ruralité, l’accès à la culture est un enjeu de taille, il est plus qu’urgent de rapprocher les habitants de ces cinémas indépendants qui sont des ressources culturelles précieuses par la pluralité de leur offre !

 

Ne laissons pas les impératifs économiques prendre le pas sur des objectifs culturels, comme peuvent le constater les acteurs de ma circonscription. 

 

Ainsi, je ne peux que vous rejoindre sur la nécessité de soutenir la diffusion des œuvres sur tout le territoire. Je soutiens d’autant plus votre proposition de réserver une partie des plans de sortie aux petits établissements de zones rurales, que c’est le Gouvernement socialiste qui en 2016 avait porté une telle obligation. Si votre mission conclue que ce dispositif doit désormais être inscrit dans la loi, je veux bien m’engager à y travailler. 

 

Pour autant, je voudrais comprendre pourquoi votre mission n’a pas envisagé de revenir sur ce principe ancien qui « autorise les distributeurs à déterminer les salles aptes à assurer la diffusion la plus large et la plus efficace d’une œuvre donnée afin de leur confier celle-ci par préférence », et ainsi avoir renoncé à consacrer « un droit général d’accès aux films », tant revendiqué par les professionnels indépendants ? 

 

Je vous remercie. 

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