Madame la présidente, 

 

Madame et messieurs, 

 

Cher.es collègues, 

 

Face au sentiment de défiance des Françaises et des Français envers les médias, j’aimerais vous interroger sur la place occupée par la presse quotidienne régionale dans les pratiques informationnelles de nos concitoyens.

 

Malgré les bouleversements qui la frappent actuellement, la PQR reste la presse quotidienne la plus lue en France. Comme le rappellent Pauline Amiel et Franck Bousquet dans l’introduction de l’ouvrage qu’ils lui consacrent, « ce sont en effet 3,6 millions d’exemplaires qui sont vendus chaque jour par les cinquante-deux titres de la PQR en 2020. Si on rapporte ce chiffre au 1,4 million de la presse quotidienne nationale payante (PQN), on mesure bien l’importance des titres régionaux dans le paysage médiatique français : ils occupent sept des dix premières places dans le palmarès de la diffusion des quotidiens ». 

 

De plus, une étude de l’Ifop mettait en exergue, il y a presque un an, le rôle essentiel d’intermédiaire que la presse régionale joue à l’échelle de chacun de ses territoires en fédérant les Français. Selon Jérôme Fourquet, directeur du département « Opinion et stratégies d’entreprise » de l’Ifop, « un Français sur deux lit la presse quotidienne régionale, là où un média comme TF1 touche un Français sur cinq. À l’heure de la fragmentation des audiences, c’est le dernier pilier qui fonctionne en matière d’information ». Que pensez-vous de ce constat, notamment au regard de tendances pour l’année 2024 que vous auriez pu identifier ? 

 

Les médias locaux sont aussi un espace de lien entre le politique et les habitants de nos territoires. Quand on sait que défiance envers les médias et envers les institutions sont liées, l’enjeu de préservation de la presse quotidienne régionale est crucial. Sa disparition qui est à craindre compte tenu des graves difficultés économiques auxquelles elle fait face participerait à l’érosion de la confiance dans les médias. 

 

Je vous remercie.