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PJLOA : en Commission de l'Éducation pour donner notre vision de la formation agricole !

La Commission des affaires culturelles et de l'éducation a été saisie pour examiner les articles du projet de loi d'orientation agricole traitant des enjeux de formation.


J'étais, à cette occasion, l'orateur du groupe Socialistes et apparentés.



Merci Madame la Présidente,

 

Madame la Rapporteure,

 

La France est un grand pays d’agriculture, et grands aussi sont les défis auxquels nos agriculteurs font face.


Ces défis nous les connaissons : les dérèglements climatiques, le renouvellement des générations d’agriculteurs dont la moitié ne sera plus en activité dans 10 ans, et bien sûr, la raréfaction du foncier agricole disponible.


S’ajoutent à cela d’autres obstacles qui perturbent l’activité : difficultés des abattoirs de proximité, émergence de maladies infectieuses comme la Maladie hémorragique épizootique, prolifération de nouvelles espèces invasives déréglant les équilibres naturels à l’instar du frelon asiatique qui impacte les polinisateurs et les filières apicole, maraîchères et viticoles.

 

Dans ce contexte, toute inertie serait irresponsable.

 

Après une longue attente, un projet de loi nous est enfin présenté.

 

Alors que ce temps parlementaire aurait pu constituer une perspective inédite d’installer une nouvelle génération d’agriculteurs formés à l’agroécologie et sensibilisés aux défis climatiques, les mesures déclinées manquent d’envergure.

 

Les quatre articles que nous examinons aujourd’hui, comportent des écueils : manque de précisions, de contrôle du respect des objectifs et de prescription face aux besoins.

 

Aussi, l’article 5 qui crée un « bachelor agro » ne devra pas se faire au profit du privé, il ne devra pas non plus être trompeur car rien ne lui garantit le grade de licence indispensable à la poursuite d’études. Par ailleurs, ce nouvel article, ne répond pas aux difficultés déjà rencontrées par les établissements d’enseignements supérieur tant en matière d’ingénierie que de financement pour garantir une troisième année à nos étudiants.

 

Nous proposerons des amendements pour les modifier.

 

Une telle loi doit répondre aux préoccupations du monde agricole sans ajouter de la complexité ni se limiter à des effets d’annonce. Elle devrait être à la hauteur de nos ambitions collectives.

 

L’une des ambitions clef est l’amélioration des conditions de travail de nos agriculteurs 

sur qui pèsent les aléas climatiques, les risques sanitaires (MHE), l’inflation, la concurrence internationale, les risques de l’entrepreneuriat…

sur qui reposent notre souveraineté alimentaire, une partie de notre économie et de notre culture. Récemment, la transhumance entrait au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une reconnaissance du travail de nos bergers qui doit nécessairement apparaitre dans le texte.

 

Si l’agriculture est un métier de passions, il ne doit pas être un métier de sacrifices. Le renouvellement des générations et l’attractivité du métier ne pourra se faire sans une amélioration des conditions de travail et de rémunération, sans une protection adaptée face aux risques, sans un soutien fort de l’État.

 

Alors que nous avons perdu 2 millions d’agriculteurs depuis 1955, j’appelle à ce qu’un texte ambitieux puisse soutenir concrètement leur travail. Une définition en préambule du code rural n’est pas suffisante !

 

En allant dans le sens de l'agriculture productiviste et sans apporter de réponses fortes au malaise paysan et aux enjeux environnementaux, ce projet de loi est aujourd’hui trop déconnecté et ne se donne pas les moyens de ses ambitions.

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