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Réforme des retraites : Pourquoi nous disons non !


Malgré l’opposition de l’ensemble des organisations syndicales de salariés et d’une majorité de Français - 8 Français sur 10 y sont opposés - le gouvernement s’obstine à vouloir reculer l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Nous nous opposons à cette réforme brutale.


Face à l’obstination du Président de la République et de son gouvernement, il existe aujourd’hui un front du refus.


Nous nous mobiliserons pour faire reculer le gouvernement. À l’Assemblée nationale évidemment, mais aussi dans la rue derrière les organisations syndicales et dans nos circonscriptions en organisant des réunions publiques.


Le gouvernement doit être mis face à cette responsabilité immense d’abîmer les vies des Françaises et des Français qui galèrent.


1 - Une mesure injuste qui pénalisera celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt et les travailleurs séniors


Le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans pénalisera surtout toutes celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, qui souvent occupent des métiers plus pénibles.


● Alors que cette réforme pèsera peu sur les cadres, qui en commençant à travailler à 21 ou 23 ans doivent déjà travailler jusqu’à 64 ans pour cumuler 43 annuités, elle conduira les ouvriers et ceux qui ont commencé à travailler à 18 ou 20 ans à cotiser 44 ans avant de pouvoir partir à la retraite à taux plein !


● C’est d’autant plus injuste que les Français exposés à des conditions de travail pénibles sont déjà ceux qui bénéficient de leur retraite moins longtemps que les autres : il y a 13 ans de différence d’espérance de vie entre les 5 % des Français les plus riches et les 5 % les plus pauvres, 7 ans entre un cadre et un ouvrier !


● Aujourd’hui, 25 % des hommes ayant les plus faibles revenus sont déjà morts à l’âge de 62 ans. Demain, si l’âge légal de la retraite est repoussé à 64 ans, c’est environ 30 % des plus pauvres qui seront déjà morts ! La réforme des retraites du Gouvernement est en fait un impôt sur la vie. Combien seront morts à l’âge de 64 ans et ne pourront pas profiter de leur retraite, de leurs petits-enfants et de leur temps libre ?

Cette réforme va générer un choc de précarité pour les travailleurs séniors. Entre 60 et 64 ans, seulement 35,5 % des Français travaillent, faute notamment d’opportunités professionnelles.


● Cette réforme va faire basculer dans la précarité des demandeurs d’emploi seniors qui vont devoir attendre deux ans de plus pour faire valoir leurs droits à la retraite.


● Conjuguée à la réforme de l’assurance chômage, ces seniors vont voir leur durée d’indemnisation du chômage être rabotée de 25 %, comme l’a annoncé tout récemment le gouvernement.


● Leur seul filet de sécurité sera alors le RSA, lui-même bientôt conditionné à 15 à 20 heures d’activité par semaine ! Et tout ceci pèsera ensuite sur le niveau de leurs pensions de retraite…


2- Une réforme que rien n’impose et des pistes de financement que le gouvernement s’obstine à écarter


La viabilité de notre système de retraites par répartition n’est pas menacée, il n’y a aucune urgence à repousser l’âge légal de départ à la retraite.


● Déjà parce que les Français ont déjà fait les efforts nécessaires pour sauver notre système de retraites. Suite à la réforme Touraine de 2013, la durée de cotisation pour une retraite à taux plein doit augmenter d'un trimestre tous les trois ans, jusqu'à 43 ans en 2035.

○ Cela a fonctionné car selon le dernier rapport du COR, le système de retraite devrait enregistrer un excédent en 2022 (+3,2 milliards d’euros), dans la continuité de l’année 2021 (+ 900 millions d’euros).

○ Pour les années suivantes (2022-2032), les projections du COR font en effet état d’un léger déficit du système de retraite, notamment à cause des effets du papy-boom.


● Ensuite, parce que selon les hypothèses retenues, le déficit du système de retraites serait compris entre 12 et 15 milliards d’euros. 12 milliards d’euros de déficit c’est important mais cela représente 0,5 % du PIB et 3 % des dépenses de retraites par an.

○ Surtout que dans le même temps, le COR indique que la part des dépenses de retraite dans la richesse nationale - l’indicateur de santé le plus fiable de notre système de retraites - va baisser à long terme.

Et que le système de retraites reviendrait de manière progressive à l’équilibre à l’horizon 2070. Bien que le système soit dans les prochaines années déficitaire, sa pérennité n’est pas remise en question.


Pour combler les déficits de notre système de retraites ces prochaines années, d’autres pistes de financement existent.


Augmenter le taux d’emploi des seniors : Si le taux d’emploi des plus de 55 ans, qui est aujourd’hui de 55 % en France, augmentait de 10 points pour rejoindre la moyenne européenne, on résoudrait l’équation financière.


Augmenter les cotisations : Il est tout à fait possible d'augmenter les cotisations patronales de 11 euros par mois à hauteur du SMIC et de 22 euros par mois à hauteur du salaire moyen (2 200 euros) à partir de 2027.


Faire contribuer les hauts salaires : On pourrait introduire une sur-cotisation sur les hauts salaires pour aider à combler le déficit conjoncturel lié au papy-boom : 2 à 4 euros chaque année pendant 4 ou 5 ans.


Revenir sur des baisses d’impôts faites aux grandes entreprises : La suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) décidée par le gouvernement ces deux dernières années va coûter chaque année 18 milliards d’euros.


Cette réforme n’a au final qu’un seul but : faire payer à l’ensemble des Français le “quoi qu’il en coûte”.


● Nous avons fait des propositions de justice fiscale : que les hauts patrimoines et les multinationales, en particulier celles qui ont fait des superprofits pendant la crise, soient mis à contribution. Le gouvernement n’en a pas voulu.


● Il préfère réformer les retraites et l’assurance-chômage : faire des économies sur le dos des retraités, des chômeurs, des plus précaires, de tous ceux que nous avons applaudis à 20 heures.


3- Des avancées insuffisantes qui ne corrigent pas les injustices de notre système de retraites


Le gouvernement promet une retraite minimum à 1 200 euros par mois.

Cela ne s’appliquera que pour les retraites complètes, or c’est très souvent des retraités qui n’ont pas eu de retraites complètes qui touchent de petites pensions et qui bénéficient de cette retraite minimum.


● L’article 4 de la réforme des retraites de 2003 (loi « Fillon ») prévoit déjà que le minimum de pension pour une carrière complète doit être égal à 85 % du SMIC (soit environ 1200 euros). Il n’y a donc pas besoin d’une loi pour mettre en œuvre cette retraite minimum à 1200 euros.


Le gouvernement promet une meilleure prise en compte de la pénibilité.


● En 2013, la majorité socialiste avait créé le “compte personnel de prévention de la pénibilité” (ou C3P) qui visait à réduire la durée de cotisation des salariés exposés à certains risques professionnels susceptibles de réduire leur espérance de vie et donc, leur durée de retraite.


En 2017, le gouvernement avait supprimé par ordonnances quatre critères de pénibilité sur les dix qui existaient. Le port de charges lourdes, les vibrations, les postures douloureuses et la présence d’agents chimiques dangereux ne permettent plus aujourd’hui de partir plus tôt à la retraite.


● Le gouvernement envisage aujourd’hui de revenir sur cette suppression, mais c’est 5 années perdues pour les Françaises et les Français qui auraient pu bénéficier de ce compte pénibilité, et cela ne permettra pas de compenser les deux ans du report de l’âge légal de départ à la retraite.

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