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12 juillet 2023 · Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Rapport de la mission d'information chargée de dresser un panorama et un bilan de l'éducation prioritaire

Merci Madame la Présidente, 

 

« Plus de mixité, c’est la meilleure des trajectoires » disait le ministre de l'Éducation nationale en mars dernier, pourtant, nous retenons peu de mesures significatives pour l’encourager depuis 2017. Nous constatons même des écarts croissants de composition sociale entre secteurs public et privé, comme l’a signalé la DEPP.

 

La mixité est l’une des clefs de la cohésion sociale, du vivre-ensemble et un fondement de l’école universelle. Cette école qui rassemble les enfants des classes supérieures et ceux issus des quartiers populaires, personnes valides et en situation de handicap.

 

La mixité sociale est aussi une chance, comme l’a démontré l’étude du Conseil Scientifique de l’Éducation Nationale sur une cinquantaine de collèges. Cette expérimentation a pu attester que la mixité était motrice pour encourager l’estime de soi scolaire et qu’elle avait des effets positifs sur tous les élèves d’un même établissement en renforçant le bien-être personnel et social, sans baisse des niveaux scolaires. Cette étude contredit des idées reçues qui ralentissent la progression de la mixité !

 

Trois chiffres nous démontrent à quel point des mesures sont urgentes :

 

- On dénombre 42% d'élèves défavorisés dans le public, contre 18% dans le privé.

- La quasi-totalité des collèges en REP + et les trois quarts des collèges en REP ont un indice de position sociale (IPS) inférieur à 90.

- Les collégiens et lycéens d’origine aisée comptent dans leur classe deux fois plus de camarades également d’origine aisée que les élèves d’origine moyenne ou populaire.

 

Votre rapport évoque finalement peu la mixité scolaire et ne porte que deux recommandations pour l’encourager. Il est à l’image du manque d’ambition de la majorité en la matière.

 

Vous proposez notamment de réviser la carte scolaire à la lumière d’indicateurs sociaux.

 

Pour rappel, l’enseignement privé est financé à 73 % par l’argent public. Il pourrait légitimement être intégré dans la carte scolaire, dont une révision serait nécessaire.

 

Les établissements privés devraient a minima être soumis à des objectifs de mixité sociale d’autant que l'écart de composition sociale entre privé et public a doublé en 30 ans (en 1989, la proportion d’élèves de milieu social très favorisé était supérieure de 11 points dans les collèges privés par rapport aux collèges publics, pour atteindre 20 points en 2021).

 

Par ailleurs, si la ségrégation résidentielle est un facteur explicatif du manque de mixité, ne rentrons pas dans le fatalisme, car des écarts socio-economiques importants existent entre établissements voisins. Plus de 92 000 élèves seraient scolarisés dans un collège très défavorisé situé à moins de quinze minutes à pied d’un collège très favorisé.

 

Aussi, comment comptez-vous améliorer la mixité sociale au sein des établissements privés ?

 

Et pour rappel, l’augmentation des moyens de la médecine scolaire est un amendement porté régulièrement par les socialistes qui n’a jamais était accepté par la majorité jusqu’alors.

 

Je vous remercie,  

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