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27 septembre 2023 · Commission des affaires culturelles et de l'éducation 

Table ronde sur la création cinématographique

La dernière édition du festival de Cannes, a réouvert les débats sur le système français de financement du cinéma. Si, après la crise de la Covid, les salles françaises n’ont pas retrouvé leur performances d’avant la pandémie, du côté de la production, les impacts négatifs de la crise sanitaire semblent avoir été gommés. Toutefois, des difficultés demeurent : fragilisation économique des chaînes de télévision, resserrement des crédits bancaires ou difficultés à trouver des techniciens faisant pâtir les producteurs. 

Dans le cadre de France 2030, la ministre de la Culture a présenté, au printemps dernier, une grande fabrique de l’image. Si l’on peut se réjouir des 350 millions d’euros de subventions, ce projet, sur lequel je sollicite votre avis, prône une vision compétitive de la production cinématographique mise dans le même panier, notamment, que les jeux vidéo et où les œuvres tendent à devenir des contenus. L’exception culturelle française s’est développée pour affirmer la spécificité des biens culturels dans une économie marchande à laquelle ils ne peuvent être complètement soumis. Le financement du cinéma français ne doit pas être indexé à des questions de rentabilité. Le cinéma doit rester un espace de création, de pluralité et de diversité. Il apparait ainsi primordial de ne pas confondre impératifs économiques et objectifs culturels. Le succès de certains films d’art et d’essai ne doit pas faire oublier la quantité de films fragiles, portés par des cinéastes et des acteurs peu connus et de plus en plus invisibilisés et que nous devons continuer de financer. La qualité d’un film ne peut dépendre de son potentiel commercial. Contrairement aux préconisations énoncées par le sénateur de Roger Karoutchi, le financement public doit être maintenu, d’autant qu’il génère aussi de retombées économiques pour les financeurs : droits de diffusions et recettes, attractivité régionale et emplois locaux. À ce titre, comment vous positionnez-vous vis-à-vis du rapport de la cour des Comptes rendu public la semaine dernière ?

Il me semble également important, à l’heure des contenus en ligne et des plateformes – parfois peu à même de respecter les droits d’auteur – de maintenir la solidarité de l’audiovisuel et du cinéma. Sur ce dernier point, quel regard portez-vous sur la relativement récente obligation de financement des plateformes ?

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