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4 juillet 2023 · Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Table ronde sur l’information et l’éducation à l’ère du numérique réunissant
MM. Christophe Deloire, directeur général de Reporters sans frontières, Arthur Grimonpont, ingénieur et essayiste, et Mme Nathalie Sonnac, professeure à l’université Paris Panthéon-Assas, présidente du conseil d’orientation et de perfectionnement (COP) du centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (Clemi)

En 2018, une étude menée par Médiamétrie sur le comportement des jeunes en matière d’information, nous apprenait notamment que :

· 71 % des 15-34 ans utilisent les réseaux sociaux pour s’informer, 

· 69% consultent quotidiennement l’actualité sur leur smartphone

Si les médias traditionnels (TV, Presse, Radio) répondent tant bien que mal à une demande croissante d’immédiateté de l’information, en se développant sur les réseaux sociaux et en multipliant des dispositifs de « live », force est de constater qu’ils ne représentent pas la seule source d’information sur internet et que les internautes peuvent aussi saisir une multitude d’autres canaux, parfois propices à générer des fake news. 

Dans la jungle des réseaux sociaux, on observe d’ailleurs une tendance à l’effacement des sources au profit de l’information : suppression des macarons certifiants sur Twitter, propagation de contenu vidéos sans légendes etc... 

La barrière entre informations énoncées et celles vérifiées puis publiées est ainsi de plus en plus floue.

L’exposition aux fausses informations et aux informations virales, exagérées ou tronqués dans un système libre dont l’objectif est de générer de l’engagement est préoccupante 

Une enquête de l’IFOP publiée en 2022 révélait que près de 70 % des jeunes entre 18 et 24 ans adhéraient aux fake news.

Les réseaux sociaux obéissent aussi à des logiques algorithmiques pour générer des réactions et de la satisfaction chez les utilisateurs. Ainsi, ils ont tendance à les enfermer dans des bulles cognitives qui confortent des schémas de pensée et limitent l’accès à des informations différenciées nécessaires à l’esprit-critique.


Les événements récents nous ont prouvé à quel point les jeunes utilisaient les réseaux sociaux pour s’informer, produire de l’information et réagir très rapidement à une actualité. 

S'il n’est pas pertinent d’interdire les réseaux sociaux, il faut toutefois mieux les encadrer, à l’heure où l’intelligence artificielle se développe au profit de l’orientation des contenus et de la naissance d’infox, et que trois plateformes numériques concentrent l’attention d’une majorité d’internautes en définissant leurs propres règles de diffusion et de restriction. 

Il est indispensable de valoriser les sources d’informations fiables, réfléchir à des règles pour encourager, plus largement la diffusion égalitaire d’une information riche et qualitative. 

En parallèle, l’éducation aux médias et au numérique des jeunes générations, confrontés de plus en plus tôt à tout type d’informations est important pour les responsabiliser et leur donner des clefs afin d’analyser et de se protéger de ce qu’ils voient, notamment lorsqu’il s’agit d’informations brutes.

Pour accompagner ce travail, il est nécessaire de définir un cadre. Ainsi, ma question est la suivante :

Qu’est-ce qu’une « bonne » information dans une société de liberté d’expression ? 

Par ailleurs, est-ce que des bonnes pratiques innovantes et inspirantes ont été mises en place chez nos voisins européens en la matière ? 

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