L’hôpital d’Oloron connaît, comme l’ensemble des hôpitaux de notre pays, une situation difficile : la tarification à l’acte, le manque de moyens financiers, une loi RIST qui ne s’applique pas au secteur privé, les difficultés de recrutement de personnel hospitalier et de médecins fragilisent notre système de santé.
Des difficultés de relationnel et un management inapproprié ont alourdi les problèmes structurels, provoquant un mal-être croissant chez le personnel, des départs et des démissions.
Si cette situation difficile provoque des inquiétudes légitimes, notre hôpital répond du mieux qu’il le peut aux besoins du territoire grâce à la mobilisation, la qualité de travail et l’engagement sans faille du personnel soignant et administratif.
Le départ du directeur doit permettre d’ouvrir une nouvelle dynamique, de revoir la gouvernance, le fonctionnement interne et les partenariats externes. Cela doit se faire en concertation avec les représentants du personnel et de la communauté médicale avec qui nous sommes en lien constant.
Le 18 décembre, l’ARS a proposé la mise en place d’une direction commune aux établissements de Pau, Oloron, Mauléon, qui est déjà en lien avec Pau, et du Centre Gérontologique de Pontacq.
Cette possibilité a été présentée par l’ARS devant les Maires de Pau, d’Oloron, les parlementaires locaux, les représentant du Conseil Départemental, la vice-présidente à la santé de la CCHB et les directions hospitalières en place.
Cette direction commune ne serait pas une fusion, mais une plate-forme administrée par un directeur ou une directrice, et dans laquelle chaque établissement conservera sa propre direction.
À ce jour, ce dispositif appliqué dans 10 des 12 départements de Nouvelle-Aquitaine, et bien au-delà, n’a fait l’objet d’aucun retour en arrière, comme cela est pourtant possible.
La population du Béarn et de la Soule a droit à un établissement de proximité performant. Sauf à accepter qu’un accident cardiaque, un accouchement, un AVC ou un accident en montagne se transforme en drame, en condamnation à une mort possible au motif que c’est trop loin ou qu’il faille prioriser l’intervention en fonction des moyens disponibles ou des aléas de la météo.
Nous avons aussi besoin d’un pôle très fort à Pau.
Le conseil de surveillance du centre hospitalier d’Oloron aura donc à se prononcer sur cette éventualité avant la fin du mois de janvier.
Comme Bernard Uthurry, maire d’Oloron et président du conseil de surveillance, je n’adhérerai pas à ce schéma sans un certain nombre d’assurances notifiées qui portent sur les exigences suivantes :
- Un engagement de l’ARS à s’assurer par un contrôle continu que les urgences et les services médicaux bénéficient dans tous les territoires de « l’effet direction commune » via le pool de médecins hospitaliers constitué.
- Un engagement de l’ARS et des autres acteurs du grand âge au premier rang desquels le Conseil Départemental en faveur de la construction annoncée du nouvel EHPAD de l’Hôpital et des 111 lits dont il dispose actuellement et qui sont indispensables au Haut-Béarn.
- Un engagement à redonner à la santé publique locale sa place légitime dans l’utilisation de l’IRM d’Oloron au lieu des 20% qui lui sont accordés aujourd’hui et de concrétiser l’arrivée du mammographe annoncée par l’ARS.
- Un suivi des effets, positifs comme négatifs, d’une direction commune et la planification de rendez-vous récurrents pour établir des bilans et éventuellement revoir les termes de la collaboration.
- La possibilité pour les présidents des Conseils de surveillance de participer au choix de la Directrice ou du Directeur.
Dans nos territoires ruraux plus qu’ailleurs, l’accès aux soins est un combat au quotidien. Vous pouvez compter sur notre implication et notre détermination à le mener !
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